L’Autre de l’Enfant

« L’Autre de l’Enfant »

par Jean Marie TASSEL

L’enfant ne vient pas seul nous consulter. Il vient accompagné d’un partenaire, « d’adultes générateurs (1) », d’un discours de l’Autre, de son symptôme. « Le symptôme de l’enfant se trouve en place de répondre à ce qu’il y a de symptomatique dans la structure familiale (2) », nous enseigne Lacan dans sa Note sur l’enfant adressée à Jenny Aubry en octobre 1969.

La question du « symptôme », comme substitut, se rapporte à l’opération du refoulement (en échec ou pas) et ses modalités opératoires face au réel, articulé à la jouissance, pas sans la question du corps. Ainsi énoncé, la violence est-elle un symptôme ?

Interroger cette violence chez l’enfant comme « ersatz d’une jouissance refusée », cela suppose un choix.

L’Autre ?

La rencontre avec le sujet suppose qu’une direction soit prise des modes de jouissance propres à chaque sujet et non à partir de l’Autre (du savoir,…) A partir de son discours donc, apprendre du sujet…
D’une direction de l’infans à l’enfant, de l’assujet au sujet.
Cette rencontre suppose une clinique du réel, clinique borroméènne, fondée sur les nominations toutes singulières du nouage des registres du Réel, du Symbolique et de l’Imaginaire, soit le symptôme, l’inhibition et l’angoisse.
Des conditions dans l’Autre oriente notre pratique et implique que cet Autre soit réglé par son manque et non par l’idéal ou le savoir, faire montre d’une grande docilité à l’expérience, à la surprise et à la contingence, d’une présence et d’un courage de prendre acte (de l’invention) à partir de rien : de ces contingences, au titre de petites « diff-errances ».
  1. (1) Lacan J., Les complexes familiaux dans la formation de l’individu, Autres écrits, Seuil, Paris, p. 23.
  2. (2) Lacan J., « Note sur l’enfant », Autres écrits, Seuil, Paris, p. 373.

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