(PEMANENCE ASSISTANT SERVICE SOCIAL)

L’objectif est de mieux coordonner la prise en charge des bénéficiaires du dispositif P.A.N.D.A. en proposant un espace complémentaire intitulé ENTRELACS ! visant à réduire le morcellement entre les soins psychologiques et sociaux. ENTRELACS ! se compose d’un binôme psychologue/travailleur social appartenant à la même structure pour un suivi conjoint, en renforçant la coordination avec les services sociaux et médico-sociaux du réseau, et en adaptant la temporalité des interventions à la singularité des patients. L’inclusion des bénéficiaires dans leur parcours de soins vise à favoriser leur rétablissement et leur insertion sociale.

La situation psychique de quelques-uns des bénéficiaires du dispositif MixCité entrave leurs projets d’insertion sociale et professionnelle. Le morcellement des offres de prise en charge aggrave cette situation. Un nouage étroit, pérenne reste nécessaire entre la position subjective et la position sociale. L’état psychique et social doivent être pris en compte et ce, sans renforcer le morcellement. Comment demander à un sujet morcelé de se déplacer dans « x » lieux pour y faire ses démarches administratives sans compter que ces lieux peuvent se trouver dans différents espaces ?
Espace et temps sont deux éléments cruciaux à prendre en compte dans les troubles dissociatifs où le morcèlement opère. Certains troubles mentaux sont régulièrement associés à une perte de contact avec la réalité, des hallucinations, de fausses croyances ou des délires, des expressions émotionnelles diminuées, une diminution de la motivation, un déclin des fonctions de la vie quotidienne, qu’il s’agisse du travail, des relations sociales ou des soins personnels.
La prise en charge psychologique ne traite pas directement de ces questions avec le patient à savoir que le praticien n’accompagne pas dans la réalité le patient dans ses démarches. Aussi, est-il invité à s’orienter chez des professionnels médico-sociaux à l’extérieur du dispositif psychothérapeutique. L’espace comme la temporalité sont au cœur de la problématique de ces sujets en errance.
La rencontre avec un psychologue va s’intéresser à l’observation des symptômes et troubles associés, là où ENTRELACS ! s’intéresse davantage à la vie quotidienne et à l’ensemble des blocages pour favoriser le lien social.
L’enjeu est d’établir des liens avec les autres structures de soin, les associations, ainsi qu’avec les dispositifs médico-sociaux afin de renforcer la prise en charge dans une logique de nouage et contrer le morcèlement institutionnel.
Un pont est nécessaire à construire entre la pise en charge psychologique proprement dite et la prise en charge sociale. La psychanalyse appliquée à la thérapeutique offre cette possibilité en tenant compte des capacités de la personne et de son projet de vie. A condition de travailler en binôme avec un travailleur social in situ afin de réduire au maximum l’espace entre une démarche et une autre. Le praticien peut entendre les difficultés sociales sans pouvoir y répondre.

Aussi, relayer l’information et la situation du patient en interne à un travailleur social dédié permet de favoriser l’engagement initié. En étant acteur de sa prise en charge, le patient peut espérer un rétablissement plus rapide et durable.

Pour ces sujets, la temporalité est un « temps rompu ». La vie quotidienne se compose d’une multitude de rencontres qui deviennent des surgissements imprévus et viennent rompre la continuité du temps par opposition à la fonction des séances de psychothérapie qui s’inscrivent dans leur prévisibilité. Ces rencontres régulières permettent de faire scansion dans la répétition là où le temps peut être marqué par la discontinuité permanente.

Le repérage de ces mouvements de la vie, par cette régularité partagée avec le patient, permet la construction d’une histoire comme trame et étayage d’un récit partagé. Aussi, les rencontres entre l’analyste et le patient permettent un nouage dans l’ici et maintenant.

Par conséquent, le parcours psycho-social se doit d’être régulier et logique (non chronologique) non pas pour viser une continuité mais opérer des scansions, des coupures et des points de capiton dans cette temporalité singulière. Un temps logique à chacun plutôt qu’un temps chronologique donc, dans le droit fil de l’expérience de psychothérapie institutionnelle.
Il est convenu donc de proposer une continuité et une régularité dans le parcours de soin d’une part, pour « faire corps » et contrer les effets d’un morcèlement et d’autre part, pour faire coupure dans la discontinuité permanente. Un tel dispositif permettrait que le sujet élabore une solution originale pour surmonter le morcellement de son corps et prévenir les moments de crises et son inscription dans le lien social.

EN RESUME…

Un binôme Psychologue/Travailleur social

• Instaurer un suivi conjoint permettant de rapprocher les démarches psychologiques et sociales des bénéficiaires.
• Éviter que les bénéficiaires aient à se déplacer dans divers lieux pour leurs démarches administratives et médicales.
• Diminution des crises
• Amélioration de l’insertion sociale (démarches abouties, logement, activités sociales).

Coordination des services

• Renforcer la collaboration entre les dispositifs psychologiques, sociaux, médico-sociaux et les associations pour fluidifier le parcours de soin et d’insertion.
• Mettre en place des échanges réguliers d’informations entre les différents intervenants pour une prise en charge globale.

Temporalité adaptée

• Proposer des séances de psychothérapie régulières et prévisibles pour structurer la temporalité des patients, et favoriser des moments de repérage et d’apaisement.
• Adapter les interventions sociales dans un cadre logique, non chronologique, prenant en compte la singularité de chaque patient.

Favoriser l’engagement des bénéficiaires

• Inclure les bénéficiaires dans leur parcours de soins en les rendant acteurs de leur propre prise en charge, favorisant ainsi leur rétablissement et leur réinsertion.
• Réduction des crises psychiques dues à la désorganisation des démarches.
• Augmentation de la régularité des suivis psychothérapeutiques et sociaux.
• Amélioration de l’insertion sociale et professionnelle des bénéficiaires.