« Point de… »

« Point de… »

par Jean Marie TASSEL

L’acte lacanien se développe sur les deux faces d’une bande de Moebius.

A l’intérieur de l’institution, décoller le patient du discours de l’Autre (social, familial,…) et permettre au sujet de nommer sa jouissance.

A l’extérieur, informer cet Autre et transmettre publiquement les résultats de la pratique, ce qui permet d’ek-sister dans la cité en tant qu’institution orientée par la psychanalyse.

Accueillir les énoncés du sujet pour autant qu’il s’autorise d’une parole de son cru – toujours empreint du discours de l’Autre – même si le sujet en use parfois comme une carte de visite, sur le mode : « je suis ….». Aussi, est-il nécessaire de donner corps à la présence du sujet, pas sans l’autre, et de mettre en perspective les signifiants de l’Autre auxquels le sujet est assujetti.

Ne tenir ni un discours médical, ni éducatif, ne faire état d’aucun savoir – sinon supposé par le sujet lui-même – sur l’expression du mal être ou la jouissance affichée. Ne proposer aucun remède « prêt à porter ».

Ce pas de côté de l’analyste, cette position délocalisée, parergonale, à l’écart de la « norme » prescrite par le discours du maître et relayé par le surmoi parental, paraît décisive pour que se dégage un point, une modalité de jouissance singulière à chacun dont le sujet ne peut se défaire et pourtant qui « pousse au Dire… »

Le sujet, structurellement empêtré avec le langage et par la parole, nomme (« ne sais pas quoi dire », « n’a rien à dire », …) la jouissance qui l’encombre et peut s’en trouver apaisé à partir d’un point, d’appui, sur le mode de créativité et sur ce que le sujet a de plus créatif.

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